Peut-être, vous demandez vous: « Mais que veut dire s’écouter? » Par cette expression qui peut paraître un peu vague, je veux dire « Revenez à votre corps et à son expression, c’est votre meilleure boussole! ». J’ai moi-même effectué ce retour au corps par, entre autres, mon travail thérapeutique et ma pratique de la méditation. Et cela m’a permis de sortir du mental et de redonner leur juste place à mes ressentis et à mes émotions pour me guider dans ma vie de tous les jours.
Et ce n’est pas toujours gagné… parce que le mental a vite fait de reprendre le dessus. Nous allons explorer ensemble pourquoi il n’est pas si facile de « s’écouter » au quotidien. Et en quoi revenir au corps peut nous aider. Et comment comment faire pour être connecté à ses ressentis et à ses émotions? Et nous allons également voir en quoi revenir au corps nous permet de devenir plus puissant et de faire face plus facilement aux situations déplaisantes.
Pourquoi néglige-t-on ses émotions et ses ressentis physiques?
La facilité de rester dans une routine
Nous avons, de manière générale, tendance à balayer nos ressentis quand ils se présentent car, déjà, il faut prendre du temps pour les accueillir et les laisser parler. Dans notre société où nous allons très vite, il est souvent plus facile de réagir rapidement plutôt que de prendre le temps de rester dans ce que l’on ressent et de le partager, ce dont nous n’avons pas vraiment l’habitude.
Quand nous sentons comme un énième coup de poing dans le ventre face à l’humour sarcastique de son conjoint, il est sûrement plus facile sur le moment de crier pour protester ou de se taire pour être tranquille. Mais prendre au sérieux ses propres ressentis et les partager demande de sortir de sa routine habituelle. De plus, livrer ses ressentis appelle à toucher sa propre vulnérabilité et certaines personnes peuvent ressentir un danger à se livrer de la sorte.
L’inconfort des ressentis et des émotions
Les ressentis et les émotions entraînent un certain inconfort physique et il peut être plus confortable de les négliger. Et j’ai vu autour de moi des personnes, être dans une hyperactivité épuisante pour ne pas se laisser envahir par des ressentis et des émotions indésirables.
En stage de méditation, j’ai, de cette manière, vu une personne incapable de rester plus de quelques minutes tranquille sur son coussin de méditation. Des animateurs du stage sont venus lui parler mais ce n’était pas de la désobéissance. Une souffrance intérieure devait habiter cette personne et cela lui interdisait de se laisser aller à ses émotions et ses ressentis.
Si c’est votre cas, je vous conseille de ne pas vous forcer à ressentir. Ce n’est pas un signe de faiblesse mais une protection que vous avez mise en place et qui vous est bénéfique. Vous forcer ne vous conduira qu’à vous faire du mal ou à vous culpabiliser. Si vous souhaitez des informations ou des conseils à ce sujet, vous pouvez prendre contact avec moi en cliquant sur ce lien.
Ecouter ses ressentis et ses émotions: un grand service à se rendre
En outre, il n’est pas si facile d’accueillir sans jugement ses ressentis et ses émotions. Dans une société où le contrôle de soi est roi et où on est vite taxé d’hypersensible dès qu’on montre ses émotions, il peut être difficile de laisser la juste place à ce que l’on ressent. L’idée n’est pas de se plaindre à tout bout de champ ou d’envahir les autres avec ses problèmes, ce qui a pour effet de faire fuir les gens. Mais d’être à sa propre écoute pour se rendre service et se guider intelligemment.
Est ce que cela vous est déjà arrivé? Vous êtes dans une situation que vous ne sentez pas comme un entretien d’embauche par exemple? Ou quelque chose vous dit que cette personne là n’est pas bonne pour vous? Vous sentez que vous ne le devez pas mais vous allez trouver une bonne raison de rendre encore service à cette personne ou d’accepter ce poste bien rémunéré. Et est ce que, en fin de compte, vous vous en êtes mordus les doigts et vous vous êtes mis en colère contre vous-même? Et oui, quel temps et quelle énergie gagnés si on prenait le temps de s’écouter et de respecter ses ressentis!
Revenir au corps
Accepter d’être touché
Revenir au corps signifie accepter d’être touché. Comme évoqué ci-dessus, l’envie est grande de trouver des explications logiques à toutes les situations qui nous impactent. Le confort à court terme, celui de contrôler la situation mentalement, est bien là. Mais à long terme, l’intellectualisation peut faire du mal car elle peut être un moyen de cacher les véritables problèmes.
Et c’est là que des colères et des tristesses inexplicables apparaissent. Accepter d’être touché, c’est accepter de ne pas tout comprendre et de revenir à sa vulnérabilité. Ce n’est pas confortable mais c’est la seule manière de se rapprocher véritablement de ce qui est juste pour soi et de reprendre le contrôle de la situation.
S’écouter pour sortir de relations toxiques
Si vous êtes dans une relation toxique, il peut être confortable de trouver des explications logiques au comportement de l’autre personne pour vous rassurer. Ou de vous en vouloir de vos propres colères à répétition que génèrent ces situations. Mais au lieu de vous blâmer, il peut être bénéfique d’écouter ce que ces colères ont à vous dire au sujet de cette relation.
Est ce que cette situation est vraiment toxique et vous devez vous en détacher? Mais qu’est ce que cette relation nourrit en vous? Qu’est ce qu’elle vous apporte que vous n’arrivez pas à vous apporter seul? Pour plus d’informations sur la colère, je vous invite à lire mon article « La colère comme signal d’alarme : Comment écouter et comprendre vos émotions » en cliquant sur ce lien. Votre colère vous envoie un message que vous avez besoin d’écouter si vous avez envie de vivre une vie plus épanouie et de sortir des schémas répétitifs et frustrants.
Ma pratique de la méditation
Non, il n’est pas aisé de revenir à ses sensations. C’est assez inconfortable de revenir à soi. Dixit ma propre expérience… C’est avec entrain et beaucoup de plaisir que j’ai appris la méditation en séminaire et c’est avec beaucoup moins d’entrain que je l’ai pratiquée seule chez moi. Je me demandais ce que je faisais là, assise sur mon petit tabouret de méditation.
Aujourd’hui, mes séances de méditation sont rentrées dans mon quotidien et me permettent de reprendre contact avec moi et de me laisser toucher. Quand on médite, on laisse tomber la volonté. La contrainte n’a aucune prise sur le corps. On n’est plus dans le faire du quotidien mais on touche l’être, ce que l’on ne nous apprend pas à l’école. On est assis là sans essayer d’être efficace et productif. On reste avec ses ressentis intérieurs, à l’écoute de ce qui se passe en soi. En posture de méditant, il n’y a rien à faire et c’est ce qui peut être déroutant. Et en même temps, on revient à l’essentiel: à soi-même.
Se donner l’importance que l’on mérite
Quant à se donner de l’importance. Un conseil: oui, donnez -vous toute l’importance que vous méritez. Ce n’est pas de l’égoïsme mais seulement du bon narcissisme. Et si la méditation ne vous parle pas, ce n’est pas grave. Vous pouvez essayer, la prochaine fois que vous avez un ressenti physique, de rester un peu avec. Essayez de ne pas le balayer trop vite et laissez le un peu s’installer en vous. Il peut sûrement, si vous lui laissez un peu de place, vous en apprendre sur vous et la situation que vous vivez.
Revenir au corps permet d’être au plus près de ce dont on a besoin. Si on s’écoute, on peut s’apporter du bon en évitant certaines situations ou en réajustant une relation et ainsi éviter de s’enfermer dans des colères inutiles et stériles.
En quoi revenir au corps nous permet de devenir plus puissant?
Etre connecté avec soi évite les colères inutiles
Une bonne santé mentale provient d’un soi unifié c’est à dire d’un alignement entre son mental et son corps (ses émotions).
Une déconnexion entre les deux signifie que, d’un côté, le mental pousse à agir d’une certaine manière, selon sa propre construction psychologique, et que d’un autre côté, son soi profond c’est à dire qui l’on est vraiment, pousse à agir autrement. C’est ce fossé qui fait souffrance et qui peut être synonyme de mal être et de sautes d’humeur chroniques.
La clé pour sortir de cette impasse est de se rapprocher de son soi profond et de ses émotions. Quand le corps et la tête sont alignés, les conflits disparaissent. Et l’énergie gâchée jusqu’alors dans des conflits intérieurs, est mise à son propre service et à son épanouissement. Si on est au contact de l’agacement qui pointe, on peut poser ses limites. Si, évidemment, on n’est pas au contact de ses ressentis ou si on les balaye trop rapidement, on ne va pas pouvoir agir à son propre service.
Si votre conjoint dépasse souvent les limites avec vous mais que vous lui trouvez systématiquement des excuses, vous vous éloignez de vos propres besoins. Et cela risque, à la longue, de provoquer chez vous de la colère. Si au moment où vous sentez votre agacement poindre son nez, vous en faites part de manière posée et ferme, vous affirmez votre puissance et vous stoppez la spirale des colères inutiles.
La force des expériences positives
En Gestalt thérapie, la thérapie que je pratique, je travaille avec le cycle du contact. Je ne vais pas le résumer ici, cela prendrait trop de temps et ce n’est pas le sujet. Mais la fin du cycle du contact correspond à l’assimilation de notre expérience. Si à chaque fois que l’on parle de ce dont on a besoin, on est rabroué, on va assimiler la demande à autrui comme une expérience négative. Et on risque, à force, de ne plus rien demander ou de s’autosuffire, surtout quand ces expériences négatives sont vécues quand on est enfant.
Les expériences négatives à répétition induisent notre manière de se voir et de voir le monde. Un enfant non écouté peut se considérer comme peu aimable et se mettre en retrait. Il va développer une mauvaise image de lui-même. Et sa construction psychologique va lui interdire de demander du soutien par peur d’être rejeté, ce qui peut entraîner des colères contre lui et contre les autres. On revient sur l’écart entre ce qu’il désire réellement, du soutien, et sa construction psychologique qui lui interdit. Et c’est cet écart qui fait souffrance.
Au contraire, des expériences positives répétées vont nourrir notre puissance et notre estime de nous. Et si on apprend à être au plus près de ses besoins et de ses ressentis, on ne peut être que dans le juste. Cela ne veut pas dire que la personne en face va accepter toutes les demandes faites. Mais comme on sent que ce que l’on demande est juste pour nous, cela nous rend de plus en plus légitime à demander et à satisfaire nos besoins.
Si vous souhaitez plus d’informations ou prendre rendez-vous, vous pouvez me contacter en cliquant sur ce lien.
Laisser un commentaire