Et voilà c’est reparti ou comment une demande de l’entourage provoque une bonne colère. Action: c’est la fin de la semaine, vous rentrez du travail fatigué, espérant vous reposer sur votre canapé préféré. Mais à peine arrivé, vous vous retrouvez nez à nez avec la meilleure amie de votre femme dans votre cuisine. Rien de personnel contre elle, mais vous n’étiez pas au courant de sa visite et n’avez aucune envie de faire la conversation. À ce moment-là, votre compagne descend en trombe du 1er étage en vous disant qu’elles sont pressées et que ce serait sympa de faire des pizzas comme vous savez si bien les faire. Elle ajoute que vous pourriez déboucher une bouteille parce qu’Aurélie a fait tout ce chemin pour venir vous voir, et que demain, il faudrait conduire les enfants chez leur grand-mère, et, et, et..
Et c’est là que votre colère chronique pointe le bout de son nez: vous sentez une boule se former dans votre ventre. Vos mâchoires se serrent, votre cœur bat plus fort, votre corps se crispe, et vous commencez à élever la voix. Vous criez que vous en avez marre et que vous voulez qu’on vous fiche la paix quand vous rentrez chez vous. Ou, deuxième alternative, vous préparez ces fichues pizzas en gardant les mâchoires serrées, sentant le regard inquiet d’Aurélie posé sur vous.
Dans une situation ou dans l’autre, la situation n’est pas à votre avantage : soit vous vous énervez et vous êtes le seul à souffrir de la tension, soit vous ravalez votre colère. Et dans les deux cas, vous ne répondez pas à votre besoin fondamental de repos car vous êtes toujours aussi fatigué.
Alors, quelle est la bonne conduite à avoir ? Pourquoi ces demandes provoquent-elles ces sautes d’humeur ? Et comment réduire ces accès de colère qui nuisent à votre santé, votre mental et vos relations ?
Quelle est la bonne conduite à avoir face à des demandes répétées?
La conduite à adopter
Vous vous demandez sûrement comment réagir face aux demandes répétées de votre entourage qui provoquent des accès de colère et comment vous maîtriser. Est-ce que comme sur cette photo, vous aimeriez être ce type cool et serein, toujours prêt à faire plaisir ? Ou préférez vous être l’homme confiant qui retourne la situation avec une phrase bien choisie d’un ton posé ? Cette petite phrase qui fait rire l’entourage tout en faisant comprendre que vous n’êtes pas disponible mais que personne ne vous en voudra pour autant.
Tout sauf être celui qui s’énerve ou qui prend sur lui, ou les deux à la fois. Le type dont l’énervement rencontre au mieux un silence gêné ou au pire des remontrances, comme un enfant en pleine crise de nerfs. Ce costume ne vous convient plus car il est sûrement en décalage avec qui vous êtes vraiment.
En réalité, les stéréotypes évoqués n’existent pas. Personne n’est tout le temps cool et personne n’est toujours confiant. À moins d’être un sociopathe, nous avons tous une sensibilité aux propos et aux situations du quotidien. Alors, comment font les autres? Oui, comment font ceux qui arrivent à maîtriser leur colère en toute situation?
Contenir sa colère
J’ai déjà vu des personnes très souriantes face à leur interlocuteur, mais très énervées intérieurement. Cet agacement se révélait souvent par une pique subtile lancée à un moment inattendu. Vous l’avez compris, ce n’est pas une question d’émotion. Tout le monde ressent de la colère ou de l’énervement. La différence réside dans la capacité à la contenir et à l’exprimer ultérieurement. Cela permet de choisir comment l’extérioriser et éventuellement de reprendre le contrôle de la situation, plutôt que d’agir sous le coup de l’impulsivité.
Lancer une vanne n’est peut-être pas à votre goût. Vous pouvez également imaginer ce que vous feriez à cette personne si vous le pouviez. Laissez monter la colère et osez imaginer. Tout est permis et croyez moi, ça défoule !
Quant à votre partenaire, pourquoi ne pas poser des limites ? « Non chéri(e), ce soir les pizzas c’est niet. Pour moi c’est soirée canapé. » Dit calmement et de manière adulte, il n’y a aucune raison que la situation se retourne contre vous.
Alors pourquoi ces situations provoquent des accès de colère et pourquoi se retournent elles contre vous?
Pourquoi ces demandes provoquent elles de la colère?
Parce que justement, elles ne sont pas dites par votre part adulte. Entendons-nous bien : je ne dis pas que vous n’êtes pas adulte. Sur bien des points vous l’êtes : vous êtes en couple, avez une vie amoureuse ou des amis adultes, un travail d’adulte et des préoccupations d’adulte.
Ce que je veux dire, c’est qu’une part d’enfant en vous se réactive face à des demandes cumulées et n’a pas encore trouvé son expression adulte pour y faire face.
Pourquoi une part enfant?
Un enfant ne pourrait pas survivre sans son environnement familial. En tant que bébé puis en tant qu’enfant, cet entourage est vital tant sur le plan matériel qu’affectif. Pour garder ce lien, l’enfant est prêt à faire de grandes concessions sur lui-même.
Par exemple, cet enfant a appris qu’obéir lui garantissait une sécurité affective. Quand il n’obéissait pas, sa mère se murait dans un silence pendant plusieurs jours ou l’ignorait complètement, ce qui pour un enfant est intolérable car synonyme d’insécurité. Cet enfant a donc dû faire des concessions sur son besoin de différenciation pour garder ce lien vital.
Adulte, cette personne continue probablement à agir ainsi inconsciemment. Elle peut se dire qu’elle est trop gentille, que si elle n’agit pas, personne ne le fera à sa place, que son conjoint peut être énervant et stressant mais a également ses bons côtés et qu’il faut faire avec. Nous nous racontons tous des histoires cohérentes pour expliquer nos propres débordements émotionnels. Mais alors, si nous arrivons à trouver de belles explications à nos explosions de colère, pourquoi résistent elles encore?
Qu’est ce que la colère vous dit?
Votre tête vous fournit des explications rationnelles pour justifier votre conduite. Malgré ces explications intellectuelles, la colère, donc le corps, cherche à s’exprimer. La tête et le corps fonctionnent généralement bien ensemble dans notre vie quotidienne, mais en cas de blocages émotionnels, ils ne racontent pas la même histoire.
Dans ce cas, votre corps vous alerte que quelque chose ne va pas. Même si vous pensez que personne d’autre ne va faire telle tâche à votre place, est-ce que cela ne parle pas d’une histoire plus ancienne?
Était il plus prudent d’obéir pour garder le lien, comme dans l’exemple ci-dessus? D’un côté, il y a le besoin vital de l’enfant de rester en lien. Ce besoin est toujours actif à l’âge adulte et vous pousse à obéir. De l’autre côté, il y a le besoin de différenciation refoulé. C’est l’impossibilité de répondre à ce besoin de différenciation qui provoque de la colère.
Je tiens à souligner que cet exemple n’est qu’un parmi d’autres pour expliquer les colères chroniques. L’histoire de chacun est unique et ne peut se résumer à un seul exemple.
Pour en savoir plus sur la colère, lisez d’autres articles de mon blog: La colère comme signal d’alarme et Les répercussions de la répression émotionnelle.
Comment réduire ces accès de colère qui nuisent à votre Santé, votre Mental et à vos Relations?
Arrêter de ruminer
Si vous vous mettez souvent en colère face à la même personne ou dans la même situation, ne vous culpabilisez pas. L’important n’est pas d’avoir toujours le bon mot au bon moment, mais de trouver un apaisement.
Si vous restez dans des ruminations mentales, vous vous enfermez et vous vous isolez. Au lieu de cela, je vous conseille de faire le contraire. Ne vous laissez pas enfermer par des qualificatifs que l’on vous donne ou que vous vous donnez : vous n’êtes pas grincheux ou pas marrant ou je ne sais quoi. Vous êtes une personne dont les émotions varient selon les situations et les personnes qu’elle rencontre.
Au lieu de vouloir changer artificiellement d’humeur ou d’attitude, devenez un observateur de la situation. Cela vous permettra de comprendre ce qui déclenche votre impulsivité et de prendre du recul.
Sortir des Situations Enfermantes
Il se peut que la situation que vous vivez ne vous convienne pas et provoque ces sautes d’humeur. Entretenez vous des relations toxiques dans votre quotidien ? Ne vous sentez vous pas à la hauteur dans votre travail ? Cela pourrait être dû à une surcharge de tâches impossible à gérer.
Même si c’était une question de capacité, qui vous oblige à être à la hauteur ? À la hauteur de quoi, de qui ? À qui devez-vous prouver que vous pouvez résister et faire face ? Le problème pourrait résider non dans vos accès de colère, qui sont des signaux d’alarme, mais dans les situations que vous vous forcez à maintenir.
Votre conditionnement et votre vision du monde peuvent également être sources d’impulsivité. Comme évoqué plus haut, des comportements intégrés pendant l’enfance, nécessaires à l’époque, peuvent devenir encombrants à l’âge adulte.
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