Mon petit ami m’a quittée, comment arrêter de souffrir?
Cette question, posée par une personne en détresse sur un forum de psychologie, résonne chez beaucoup de ceux qui traversent une rupture amoureuse ou un deuil. La souffrance peut devenir si intense qu’on en vient à chercher désespérément des solutions pour apaiser la douleur. Mais est-il vraiment possible de surmonter cette tristesse, cette colère qui nous envahit après la perte de l’autre ? Pourquoi ressentons-nous ces émotions si vives lors d’une séparation ou d’un deuil ? Et surtout, que faire lorsque ces émotions semblent nous submerger ?
Comment gérer ses émotions de colère et de tristesse après une séparation?
Un film que beaucoup connaissent, « Eternal Sunshine of the Spotless Mind » de Michel Gondry, illustre parfaitement la douleur d’une séparation. Dans ce film, un homme et une femme mettent fin à leur relation. Lorsque l’homme revoit son ex-compagne, elle ne le reconnaît même pas, car elle a fait effacer tous ses souvenirs de leur histoire. Submergé par la colère et le désespoir, il décide de faire de même. Mais au fur et à mesure que ses souvenirs disparaissent, il réalise que, malgré la douleur, ces moments font partie intégrante de lui. En les effaçant, il se priverait aussi des instants heureux qui ont façonné son histoire.
La colère liée aux souvenirs des moments heureux partagés
Cette leçon tirée du film montre que vouloir échapper à la douleur de la séparation est naturel. Cependant, cette souffrance est indissociable des moments de bonheur que vous avez vécus. En cherchant à effacer la douleur, on risque aussi d’effacer les souvenirs de joie, d’amour, et de complicité qui faisaient partie de la relation.
Bien que la tentation de tout oublier soit forte, il est important de reconnaître que la colère et la tristesse sont des réactions légitimes après une perte. Elles font partie intégrante du processus de deuil émotionnel, mais il existe des moyens pour les apaiser.
Les moyens d’apaiser la colère liée à la perte de l’autre
L’une des façons de commencer à libérer cette colère est d’écrire une lettre à la personne qui vous a quitté. Il n’est pas nécessaire de l’envoyer. Ce geste vous permet de mettre des mots sur vos émotions et de les externaliser, leur donnant ainsi une forme concrète.
Beaucoup d’artistes, de Paul Verlaine à Guillaume Apollinaire, ont transformé la douleur de leurs ruptures en œuvres magnifiques. Le poème « Le Pont Mirabeau » d’Apollinaire, par exemple, évoque avec intensité la tristesse de la séparation, sublimée ici par une magnifique interprétation de Marc Lavoine.
Un autre moyen d’apaiser la colère est d’organiser un rituel symbolique, comme enterrer un objet qui représente votre relation ou le laisser partir sur l’eau. Ce rituel peut vous aider à marquer une étape dans le processus de deuil. Réaliser ce geste en pleine conscience, de préférence accompagné d’une personne de confiance, permet d’accepter la perte de façon plus apaisée.
Traverser cette période de deuil avec soin et en prenant du temps pour soi est essentiel pour tourner la page et avancer sereinement dans la suite de votre vie. Les étapes du deuil sont à respecter pour sortir plus fort de cette épreuve.
Processus de deuil et de séparation
Lorsque l’on vit une séparation ou une perte, les émotions sont souvent intenses et contrastées. Le processus de deuil qui en découle peut varier en durée d’une personne à l’autre. Cette durée dépend de la brutalité de la perte et de la proximité de la personne disparue. Toutefois, le processus de deuil suit souvent un schéma universel qui passe par cinq phases distinctes, comme l’a détaillé la psychiatre Elisabeth Kübler-Ross.
Le déni
Dans un premier temps, face à la douleur de la perte, il est courant de refuser d’accepter ce qui s’est passé. La personne endeuillée met en place un mécanisme de défense pour se protéger de l’intensité de la douleur. Cette étape, souvent brève, est essentielle pour laisser le temps à l’esprit d’accueillir progressivement la réalité de la situation.
La colère
Après le déni, les émotions refoulées réapparaissent. C’est alors que la colère prend souvent le dessus. La personne peut ressentir une profonde injustice face à la situation et osciller entre colère et tristesse. La colère, bien que difficile à vivre, joue un rôle crucial dans le processus de deuil : elle aide à se remettre en mouvement là où la douleur a pu provoquer un blocage.
Le marchandage
Dans cette phase, la personne endeuillée entre dans une période de repli sur soi et de questionnements intérieurs. Des pensées comme « Si j’avais fait ceci, cela ne serait pas arrivé » ou « Qu’aurais-je pu faire pour empêcher ça ? » apparaissent. Ce sont des réflexions typiques du marchandage, où la culpabilité domine. La personne peut aussi mettre en place des rituels ou des habitudes pour tenter de reprendre un semblant de contrôle, une tentative d’éviter la répétition de cette douleur.
La résignation/ La tristesse
Progressivement, la personne commence à comprendre que ni la colère ni les tentatives de marchandage ne changeront la situation. C’est une phase de résignation, où la tristesse devient prédominante. À ce stade, la personne endeuillée peut perdre espoir et avoir du mal à envisager l’avenir, sombrant parfois dans un état de désespoir.
La résilience
Enfin, la phase de résilience marque l’acceptation de la perte. La personne commence à se projeter de nouveau dans l’avenir, reconnaissant que l’autre est parti et que la vie doit continuer. Peu à peu, elle retrouve de l’énergie et commence à sortir de son isolement.
Traverser le deuil pour éviter la souffrance future
Ne pas prendre le temps de traverser ces étapes peut compliquer le deuil à long terme. Une douleur non traitée risque de resurgir plus tard, parfois à l’occasion d’événements inattendus comme un déménagement, la perte d’un objet ou le départ de quelqu’un. Ces situations anodines peuvent alors déclencher une tristesse intense disproportionnée par rapport à l’événement réel, car elles réactivent le deuil non résolu.
Que faire quand la souffrance devient insupportable
Ne pas rester seul(e)
Lorsque la douleur devient trop intense, il est essentiel de ne pas rester isolé. Si vous vous sentez submergé par la tristesse ou la colère, cherchez immédiatement à parler à quelqu’un. Appelez un ami, rendez visite à un voisin, ou contactez un proche. Si les idées suicidaires se manifestent, ne restez pas seul avec ces pensées. Un numéro national de prévention du suicide est disponible : le 3114. Vous pouvez aussi consulter le site web du Numéro national de prévention du suicide, piloté par le Ministère de la Santé et de la Prévention, qui offre des informations utiles, que vous soyez directement concerné ou que vous cherchiez à aider un proche.
Demander un soutien thérapeutique
Si la douleur semble gérable mais qu’elle pèse trop lourd pour être surmontée seul, un accompagnement thérapeutique peut s’avérer nécessaire. Il permet de traverser cette période difficile dans de meilleures conditions et de manière plus sereine.
Le rôle du thérapeute dans la gestion de la perte
Parler de sa souffrance dans un espace sécurisé, dédié uniquement à vous, peut apporter un immense soulagement. Un thérapeute vous offre une écoute attentive, sans jugement, et vous permet de vous exprimer en toute liberté, loin des distractions du quotidien. Il vous aide à naviguer dans vos émotions de colère et de tristesse, tout en vous guidant vers une meilleure compréhension de votre vécu.
Un travail thérapeutique approfondi vous permettra également d’explorer les racines de votre souffrance. Qu’est-ce que la perte de cette personne signifie pour vous ? Quelle partie de vous-même cette relation nourrissait-elle, et comment pouvez-vous combler ce vide autrement ? Ce type de questionnement vous aide à avancer et à trouver des ressources internes et externes pour surmonter la douleur.
Créer un rituel de séparation
Comme mentionné plus haut, un rituel symbolique pour marquer la séparation peut être une étape libératrice. Avec l’aide de votre thérapeute, vous pourrez organiser un rituel adapté à votre situation. Cela pourrait être l’écriture d’une lettre, la lecture d’un texte, ou l’écoute d’une chanson particulière. La présence d’un témoin lors de ce rituel, tel que le thérapeute, peut être particulièrement bénéfique pour mieux intégrer le processus de deuil et vous aider à lâcher prise.
Si vous souhaitez entreprendre un travail thérapeutique pour surmonter une séparation ou un deuil, n’hésitez pas à me contacter en cliquant sur ce lien.
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