La colère, souvent mal comprise, est bien plus qu’une simple émotion négative. Elle agit comme un signal d’alarme, révélant nos besoins et nos limites. Il est vital de l’écouter pour trouver de l’apaisement et un épanouissement personnel. Dans cet article, je souhaite réhabiliter toute l’importance de cette émotion souvent connotée négativement dans la société et partager avec vous des pistes de travail pour vous aider à y faire face au quotidien.

La colère, notre amie?

La colère, une émotion précieuse

La colère est une émotion saine et précieuse qui nous permet de marquer notre désapprobation, nos limites et de nous différencier. Lorsqu’elle est canalisée de manière constructive, la colère peut nous aider à nous détacher des situations insupportables, que ce soit au travail ou dans notre vie privée. La colère fait avancer. Cependant, si elle n’est pas gérée efficacement, elle risque de compromettre les fondations de la vie que nous tentons de construire.

Dans une relation affective, les colères éruptives et chroniques peuvent blesser le conjoint et user le couple. La communication devient alors difficile, laissant peu de place à une interaction saine et constructive. Dans certains cas, cela peut révéler une incompatibilité profonde entre les partenaires, nécessitant éventuellement une séparation pour mettre fin à une tension permanente.

Mais si la frustration et ces colères se répètent relation après relation et sont présentes dans d’autres domaines de votre vie, il est important d’explorer leurs causes sous-jacentes. Cette introspection peut nous aider à mieux comprendre nos émotions et à trouver des moyens de les gérer de manière plus constructive.

En reconnaissant et en traitant la colère de manière appropriée, nous pouvons transformer cette émotion en une force positive qui nous guide vers une croissance personnelle et des relations plus épanouissantes.

La colère nous délivre un message

La colère nous transmet un message essentiel : elle nous alerte sur les situations qui ne nous conviennent pas. Elle nous invite à nous écouter, à la regarder en face, car elle est là pour nous protéger et nous signaler lorsque quelque chose ne va pas. Ses manifestations peuvent être variées, allant des picotements dans les doigts à l’envie irrépressible de crier à pleins poumons..

Il est important de comprendre que la colère n’est pas là pour nous tourmenter ou nous rendre malheureux, mais pour attirer notre attention sur des éléments perturbants de notre vie. Elle demande à être entendue et comprise. Malgré cela, il est souvent tentant de refouler cette émotion. Notre société valorise le contrôle de soi et la rationalisation, ce qui peut encourager à mettre de côté nos sentiments de colère.

Cependant, en négligeant notre colère et les messages qu’elle essaie de nous transmettre, nous risquons de passer à côté d’informations importantes. Cette émotion refoulée peut alors ressurgir de manière incontrôlée ou s’éteindre complètement, sans avoir été véritablement résolue.

Eteindre sa colère ou la subir?

Ni l’un, ni l’autre, mon capitaine. Votre colère est une manifestation de votre énergie vitale qui demande à être entendue et exprimée. Refouler cette émotion peut conduire à une rétroflexion, un phénomène où la colère se retourne contre soi-même. Plutôt que de blesser quelqu’un d’autre, vous vous infligez des dommages intérieurs. En Gestalt-thérapie, approche que je pratique, cette dynamique est explorée et nommée. Cependant, la colère refoulée ne disparaît pas pour autant. Elle peut se manifester sous forme de maux physiques ou de détresse émotionnelle, tels que des maux de tête ou des angoisses, et peut même contribuer à des états dépressifs.

D’un autre côté, subir sa colère n’est évidemment pas confortable non plus. Elle peut surgir en réaction à un stress intense, un manque de respect ou une situation injuste. Il est important de reconnaître que ressentir de la colère ne signifie pas nécessairement avoir tort. Toutefois, lorsque cette colère devient explosive et incontrôlable, elle peut causer plus de tort que de bien. Par exemple, bien que vous puissiez être confronté à une injustice au travail, insulter votre supérieur ne fera probablement qu’aggraver la situation. Les conséquences de vos actions peuvent être préjudiciables à votre réputation et à votre position professionnelle, reléguant l’injustice initiale au second plan.

Identifier les déclencheurs de la colère

Repérer les déclencheurs dans son environnement

Il est essentiel de reconnaître les facteurs déclencheurs de vos accès de colère dans votre environnement afin de les anticiper ou de les éviter. Cette prise de conscience vous permettra également de reprendre le contrôle d’une situation qui échappe à votre contrôle.

En Gestalt-thérapie, nous explorons la relation entre la personne et son environnement pour identifier les blocages émotionnels.

Par exemple, si une personne subit des sautes d’humeur incontrôlables, nous pourrions rechercher les éléments qui déclenchent ces colères dans son environnement. Il est possible que cette personne ait accumulée du stress lié à une charge de travail excessive. Une des hypothèses possibles est qu’elle ne se sent pas à la hauteur dans son travail et qu’elle vérifie plusieurs fois les tâches accomplies car elle a peur de faire des erreurs. Ou encore, elle peut avoir du mal à déléguer et à faire confiance à son équipe, préférant accomplir les tâches elles-mêmes.

Chaque personne est singulière et sa manière d’être et d’agir lui est propre. Il n’y a pas une bonne ou une mauvaise manière d’agir.

Cette recherche conjointe en thérapie aura seulement pour but de remettre en perspective les constructions psychiques qui sont devenues pesantes et répétitives pour leur substituer des manières d’être plus souples et plus en contact avec soi et avec les autres.

Dans un 1er temps, si vous identifiez par vous-même ces déclencheurs, vous serez en mesure de les désamorcer avant qu’ils ne provoquent une explosion de colère.

Prendre les bonnes décisions

Parfois, la colère est simplement un signal vous indiquant que vous vous trouvez dans une situation toxique et qu’il est temps de prendre vos distances. Vous sentez-vous harcelé au travail ? Les tâches qui vous sont confiées sont-elles objectivement impossibles à accomplir dans un délai raisonnable ? Votre partenaire joue-t-il avec vos émotions en adoptant un comportement instable ?

La colère surgit pour une raison valable, et des épisodes de colère répétés indiquent souvent que quelque chose ne va pas dans votre vie. Si vous avez un collègue ou un ami de confiance, il peut être utile d’en discuter pour obtenir un point de vue extérieur. Abordez la situation avec prudence pour tester la réceptivité de cette personne, mais l’avis d’une personne de confiance peut souvent confirmer vos pensées et vous aider à sortir de vos tourments intérieurs.

La confiance dans ses ressentis

Dans tous les cas, il est essentiel de revenir à soi, à ses ressentis, et de faire confiance à son propre corps. Je le répète souvent, notre corps est notre meilleur guide. Il nous indique lorsque quelque chose ne va pas et nous invite à l’écouter. De plus, il peut nous servir de soutien pour traverser ces moments de colère.

Lorsque vous sentez que la colère monte, revenez à votre ancrage. Prenez conscience de vos pieds solidement ancrés dans le sol. Prenez également le temps de ressentir votre respiration. Essayez de respirer lentement en sentant chaque inspiration et expiration. Si vous êtes assis, prenez conscience de votre poids sur votre siège, de votre dos contre le dossier et de vos bras posés sur les accoudoirs. Ces techniques vous aident à ne pas être submergé par la colère et à rester connecté à la réalité qui vous entoure.

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